Private equity ou capital-investissement : un placement d’avenir suite à la Covid-19 ?

24 Déc 2020

Ces dernières années, le private equity, appelé capital-investissement en France, a progressé fortement jusqu’à battre des records en 2018. En effet, selon l’étude publiée cette année-là par France Invest et Grant Thornton, ce type d’investissement a atteint 14,7 milliards d’euros. C’est le montant investi par les acteurs français du secteur dans 2 200 startups, PME et ETI majoritairement françaises, soit une progression de 16 % entre 2012 et 2018. Ce placement séduit par-delà les frontières, en Europe, mais aussi dans le reste du monde. En quoi consiste-t-il ? Quels sont les risques et les bénéfices d’un tel investissement ? Sera-t-il toujours autant plébiscité et attractif suite à la crise de la Covid-19 ? Voici les réponses à ces questions ô combien d’actualité.

 

Private equity : un investissement dans des entreprises non cotées

Le capital-investissement consiste à apporter des fonds propres dans une entreprise non cotée en bourse via une prise de participation (majoritaire ou minoritaire) au capital.

C’est un accompagnement sur la durée : les investisseurs ont pour objectif de dégager des plus-values, mais ils ne pourront revendre les actions qu’au bout de 5 à 8 ans. Ils n’ont aucune garantie de retour sur investissement. Mais pour compenser la prise de risques, ils investissent dans des entreprises avec un potentiel de rendement plus attractif. Les apporteurs de capitaux privés (souvent des sociétés de gestion spécialisées comme Generali) accompagnent les entreprises financièrement, mais ils peuvent également participer sur le plan stratégique et managérial.

Le private equity peut intervenir à 4 étapes clés de la vie d’une société :

  • à sa création
  • lors d’un projet de développement
  • lors de l’acquisition, la transmission ou la cession de l’entreprise
  • en cas de crise, de difficultés.

Voici en détail les différents types de capital-investissement possibles.

 

Le capital risque ou capital innovation

Il correspond à l’investissement effectué au début de la création de l’entreprise. Il concerne généralement des start-ups innovantes (notamment dans le domaine des nouvelles technologies comme les Fintech) qui ont besoin de fonds pour :

  • Financer le lancement de la société. Il s’agit du capital amorçage ou “seed money”. Cette phase est la plus risquée car aucun service/produit n’a été développé. Ce type d’investissement permet justement à l’entreprise de faire des recherches sur un concept et de valider la faisabilité du projet.
  • Développer et lancer l’activité. Il s’agit du capital création. À ce stade, l’entreprise a déjà validé le business plan. Les fonds permettent par exemple de commercialiser le produit pour la première fois.

 

Le capital développement

Ce placement intervient auprès d’entreprises de plus de 3 ans. Elles se sont développées et ont atteint un palier de stabilité.

Avec le capital développement, l’objectif est de consolider leurs finances pour répondre à de nouveaux besoins. Elles veulent pouvoir passer à une nouvelle étape de développement : lancement d’un nouveau projet (nouvelle gamme de produits…), renforcement des équipes, développement de l’activité à l’international…

En général, les participations à ce stade sont minoritaires.

 

Le capital transmission

C’est la part la plus importante du capital-investissement. Le capital transmission est utilisé pour acquérir une entreprise via une cession ou un rachat.

Peuvent être à l’origine de ces opérations les dirigeants, mais aussi des investisseurs extérieurs (“buy-out”). Dans ce cas-là, le rachat peut être effectué avec effet de levier : il s’agit de LBO (ou “Leverage Buy-Out” en anglais). Les investisseurs recourent à un endettement pour acquérir des parts dans la société cible. Ce sont les bénéfices de l’entreprise qui couvriront les mensualités de l’emprunt.

Vous voulez en savoir plus sur le LBO ? Découvrez 6 conseils pour réussir une opération d’acquisition avec effet de levier !

 

Le capital retournement

En cas de difficultés économiques, une restructuration peut être nécessaire.

Il s’agit pour les investisseurs d’aider l’entreprise à faire repartir son activité, en injectant des fonds propres.

Mais l’apport peut ne pas être uniquement financier : une aide stratégique est également la bienvenue dans ce type d’investissement.

Le private equity est un financement alternatif pour les entreprises, en complément des financements plus traditionnels (banques…).

 

Le rapport bénéfices/risques en faveur du capital-investissement

Investir dans des entreprises non cotées n’est pas anodin. Le risque de perte en capital est bien réel et inhérent à ce genre de placement.

Perspectives incertaines de réussite, manque de liquidités… Différentes raisons peuvent être à l’origine de pertes financières pour un investisseur (type société de gestion).

Mais plusieurs avantages expliquent également pourquoi le private equity remporte un tel succès auprès des fonds d’investissement spécialisés :

  • Un rendement élevé, supérieur à la bourse ou à l’immobilier. Selon le dernier rapport de France Invest et EY datant de 2019, la performance de rentabilité moyenne annuelle du capital investissement sur 15 ans atteint 11,2 % (sur le marché français), contre 5,9 % pour le CAC 40. Le private equity est donc plus rentable.
  • Un investissement décorrélé de la variabilité des marchés financiers. La valorisation de l’investissement est indépendante des fluctuations boursières, des crises financières….
  • Une fiscalité avantageuse. Les investisseurs peuvent défiscaliser 18 % de leur placement, une réduction d’impôt appréciable, s’ils entrent au capital d’une entreprise de moins de 250 salariés qui réalise un chiffre d’affaires inférieur à 50 millions d’euros par an.

Le saviez-vous ? Le capital-investissement est désormais accessible via les contrats d’assurance vie comme le proposent différentes compagnies d’assurance (Allianz France par exemple). Grâce à la loi Pacte de 2019, le private equity peut faire l’objet de placements en assurance vie (par le biais des SCPI par exemple). Cette nouvelle directive vise à favoriser le développement de ce type d’investissement privé via un contrat d’assurance vie.

 

Le capital-investissement après la crise

En 2019, les records d’investissements en private equity ont à nouveau été battus en France avec plus de 19 milliards d’euros investis dans 2 314 entreprises d’après l’étude de France Invest.

La crise sanitaire actuelle liée au coronavirus va-t-elle changer la donne ? Si l’impact du Covid-19 est bien réel sur le secteur du capital-investissement, il reste limité.

En effet, de par sa nature propre, ce type d’investissement a les capacités de s’adapter mieux qu’aucun autre à la situation. Suite aux différentes crises financières, il a montré sa résilience puisqu’il a généré de forts rendements, et ce, de manière croissante, malgré les difficultés rencontrées au fil des années par les entreprises.

La force des acteurs du secteur réside sans aucun doute dans leur capacité d’adaptation. Les gestionnaires de fonds d’investissement en private equity s’entourent d’experts sectoriels et de partenaires opérationnels. Ils participent ainsi auprès des entreprises en portefeuille à engager de bonnes restructurations. Ils accompagnent leurs transformations stratégiques pour leur permettre de passer le cap plus facilement. Avec à terme, une promesse de rendements toujours plus attractifs.

 

Si le capital-investissement ou private equity a connu au niveau mondial un fort essor durant les dernières années, il reste encore pour les années à venir un investissement rentable, et ce malgré la crise sanitaire et économique en cours. Les opérations associées à ce type de placement n’ont donc pas fini d’être menées sur la scène internationale. Pour en assurer la réussite, les différentes parties prenantes doivent prendre des dispositions : confier la traduction des documents contractuels et juridiques à une agence spécialisée en la matière en est une.

 

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